Mais jusqu’où vont-elles aller?
Nous avions déjà remarqué que nos poules avaient tendance à nous suivre, ou à nous faire confiance, je ne sais comment dire ; dans leurs tout premiers jours, et surtout à cause du traumatisme causé par l’attaque du chat, elles ne se risquaient dans le jardin que si nous y étions ; et puis il y eut cet instant un peu magique de leur première approche spontanée. J’ œuvrais, le dos tourné, à une lessive dans l’évier du jardin quand j’entendis des « piou-piou » caractéristiques se rapprocher. C’étaient elles, qui se pressaient vers moi, et ne m’ont pas quittée d’un long moment ; nous avons fait ensemble le tour du jardin, c’est-à-dire que je marchais doucement un peu partout et elles me suivaient, dociles et empressées. Lorsque je me suis assise, elles m’ont fait des « becs » un peu partout sur les bras et les pieds (et les tongs) ; se sont laissées caresser en s’installant confortablement, position « poule de Pâques », et je pense que si elles avaient pu, elles auraient ronronné.
Bref, nous avons un peu l’impression d’être devenus comme des points de repère, voire des « modèles » ? (J’ose à peine le mot, car je souhaiterais éviter l’écueil de l’anthropomorphisme)… Ce qui s’est passé hier semble confirmer cette tendance. J’étais une fois de plus sur la terrasse, et souhaitant voir un peu ce que faisaient les poules, car je ne les entendais plus, je me suis dirigée vers le fond du jardin, là où sont leur cabane et le petit débarras où elles aiment tant fureter.
Et je les ai découvertes bien campées sur les barreaux de la fenêtre qui donne dans le salon, droit sur le bureau, hypnotisées par l’écran de l’ordinateur ; elles en oubliaient même de pioupiouter. J’en conclus que portées par leur habitude de faire comme nous, et ayant bien remarqué que l’écran de l’ordinateur était quelque chose devant lequel Bertrand passait beaucoup de temps, elles se sont naturellement mises aussi à le contempler durant leur temps libre.
Vont-elles bientôt pendre le linge ? J’ai envie d’y croire.